Marlow et moi
C’est pas une évidence
J'ai la gerbe
Après tout pourquoi pas ?
Toi là tu as un psy, et toi là tu as des amis facebook que tu sais même pas la tête qu’ils ont… toi là tu parles à dieu tous les matins, toi là t’as ton ange gardien, toi là-bas au fond tu as un mari, et toi à coté un amant… ben moi là, je viens de m’inventer un ami imaginaire. C’est tout aussi pratique. Et je peux dire aussi que je suis occupée ce soir.
Marlow, c’est joli Marlow… ça sonne bien.
Liste des choses à faire aujourd'hui
Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… je hais les immortelles [et la mortadelle].
Le bouquet était joli, plutôt jaune et un peu rouge. Rouge, pas passionnément. Un tout petit peu.
Il arrive que le rouge soit uniquement pour les joues et le plaisir d’offrir.
C’est la première fois que je reçois des fleurs sans qu’on me dise « Tiens, je t’ai amené des fleurs » (Ho ! c’est cool j’avais pas vu ! fallait pas ! chouette ! je vais les mettre tout de suite dans un vase… etc.)
C’est la première fois que je sais ce que la fleuriste a dit, pourquoi le jaune, pourquoi le rouge, pourquoi la verdure, pourquoi cette tige et ces feuillages et pourquoi la couleur du papier et de la ficelle, il m’a tout dit.
Je n’ai pas reçu des fleurs, j’ai reçu un bouquet d’instants.
J’ai donc planté l’instant dans un vase avec le plaisir de recevoir dessiné sur le haut des joues.
Ce bouquet d’instant a regardé cette soirée passer depuis la table du salon… Et puis ont défilé tout autour mes jours, mes nuits, ma vie, mes gestes, mes peines.
Au bout de dix jours, il a fallu se séparer du jaune …
J’ai été très précautionneuse. J’ai ôté avec parcimonie chaque instant fané, chaque tige qui n’éclaboussait plus de sa superbe. J’y croyais encore.
La semaine suivante il a fallu que je me sépare des instants rouges, ce coup-ci, c’était pas trop dur, puisque j’étais en colère. Là, J’ai failli même tout jeter, mais j’ai gardé la verdure qui elle, bizarrement, résistait comme un souvenir gris-argent qui parfois se met à briller. Finalement j’ai quand même arrêté d’abreuver ce bouquet d’instant. Je voulais qu’il fane, qu’il meure et tout jeter tout de suite.
J’ai mis ce qu’il en restait à sécher, planté dans son vase, sans eau, croyant que ça allait mourir et faire taire le souvenir...
C’est dramatique… Voilà que j’ai un instant immortel qui trône dans mon salon.
To trash? or not to trash? zatiszekestion!
Feu la fille
Marie Chantal a trépassé, virée, fired...
C'est arrivé il y a quelques mois ...
La merde s'est répandue sur moi, c'était pas vraiment ce qu'ils avaient prévu ...
Leur merde est donc devenue mon affaire...
A moi d'inventer la machine à faire de l'or avec de la merde... Sacré challenge ...
Première des choses à faire:
Je transforme donc ici la catégorie "Marie Chantal" en "mémoranmerdum" !
Hall Arrivées - porte 4
Les gens se serrent et s'agglutinent avant l'heure dite.
Comme un public ferait corps, le cou tendu pour mieux voir la scène ... Dans un instant, au bout de cet escalier, deux flots vont se croiser dans une zone de turbulence...
Les attendus et les attendants ...
De là sortiront quelques corps perdus qui se faufileront entre des retrouvailles plus ou moins bruyantes et des embrassades incroyablement silencieuses... Ceux là me rappelleront, celle que je suis parfois, ceux, qui ne sont attendus que par des bagages et le plaisir de se sentir presque chez eux ...
Pour l'heure je souris, car je suis spectatrice et que j'aime cette folie qu'est l'instant de cette fusion d'instants ... Tout se mélange m'emportant dans les remous ...
Les cris de joie des enfants, les bras qui s'ouvrent le plus grand possible devant eux, et puis les gens trop grands qui font des tout petits signes à peine perceptibles derrière des gens trop petits qui sautillent sur des ressorts invisibles... Un tourbillon de rires, de vie, de bonheur, qui englouti tout dans un drôle de glouglou presque doux... Et puis la vie se disperse... ça n'aura duré que quelques minutes...
L'avion que j'attends a du retard, alors, je cherche une autre porte qui va laisser s'échapper un autre moment qui me procurera cette caresse de bonheur par procuration... Finalement attendre quelqu'un qui est retardé c'est profiter de l'arrivée de mille autres...
Forte Rencontre fortuite
J’avais l’impression d’être deux… moi à l’intérieur qui mourait et l’autre moi en surface qui disait des inepties souriant surement bêtement…
Moi qui acquiesçais, et l’autre qui niait
Moi qui criais, et la gourde qui en bredouillait…
Moi qui pleurais, et l’autre qui se tordait dans un substitut de sourire idiot.
Moi qui étouffais les dents serrées sous la rage, et l’autre qui se ridiculisait dans un air lisse et sage.
Moi qui Aimais, et l’autre qui fuyait en traitre le long de nos regards filants
Moi qui tremblais accrochée à une folle retenue, et l’autre les deux mains moites empoignant mes poches.
Moi qui me mordais les lèvres pour ne rien dire, et l’autre qui divaguait dans l’absurde pour ne pas mentir…
Je nous suis félicitée d’avoir, enfin, pu formuler correctement un « à plus tard » improbable et d’avoir pu tourner le dos…
Moi qui courrais dans de lentes enjambées et l’autre à la surface, qui nageait au fond de mes yeux.
Moi le roc et… moi le vent
Je lui avais grand ouvert la porte sur mon monde, il n’y est pas entré…
A-t ’il pensé que mon monde est accessible à qui veux? Ouvert aux 4 vents ?
A-t-il pensé que je lui laisserais ouvert à jamais parce qu’il était lui?
Ni le roc, ni le vent, ont pu expliquer que la porte avait claqué.